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Château Bordeaux

Voici une série commencée en 2011 et qui en est aujourd'hui à son cinquième tome. Je n'ai lu pour l'instant que le deux premiers, suffisamment séduisants pour que je vous en parle avec plaisir, savourant par avance les prochaines lectures. Et exceptionnellement, je n'achète pas la série d'un coup mais tome par tome, séparant chacun de trois à quatre semaines, afin de déguster une histoire longue en bouche et pleine de rondeurs, comme il se doit. Ma façon à moi de célébrer la nouvelle série de billets sur Echoradar (intitulée radar à bulles), qui sera consacrée aux BD et à laquelle je contribuerai, évidemment : en attendant, vous pouvez toujours aller lire "Malouines, le ciel appartient aux cobra". Mais loin de l'Atlantique sud, revenons à Bordeaux.

Source

Quelle est l'histoire ? Une jeune femme rentre à Bordeaux pour l'enterrement de son père, dans le "château" familial. Elle travaillait aux États-Unis depuis dix ans, rompt avec son fiancé et employeur, et décide du coup de reprendre la propriété familiale, ce que ses deux frères acceptent du bout des lèvres. Elle va se heurter à de nombreux obstacles, le premier étant que la propriété fiche le camp tandis que les passions s'affrontent.

Au début, j'ai craint un peu une BD publicitaire comme en produisent les syndicats d'initiative. Et puis non : si le scénario est très documenté, il ne s'agit pas d'une œuvre à visée pédagogique mais d'une vraie histoire. En fait, c'est même cela qui m'a séduit : un certain réalisme qui montre des affaires familiales, des bassesses et des jalousies, des solidarités et des affections, le rythme des affaires enfin avec son environnement économique. Au-delà, l'héritage n'est pas simplement une affaire patrimoniale mais alterne les souvenirs d'enfance et la longue histoire, remontant au XVII° siècle. Bref, une sorte de saga familiale qui fait de loin penser aux Maîtres de l'orge, que j'avais beaucoup apprécié en son temps.

Ce mélange composite est très réussi et évite surtout les artifices habituellement retenus pour attirer le chaland. Pas de meurtre grossier, pas de scène simili sensuelle, mais au contraire une retenue et une vie qui s'expose tout en retenant l'intérêt par l'intrication subtile d'un scénario composé. Bref, pas de facilités.

Les dessins sont solides et clairs, avec quelques initiatives de cadrages qui donnent de temps à autre un peu de fantaisie dans l'ordonnancement.

Au fond, un Bordeaux : cadré, bien sûr, mais avec de multiples touches qui dessinent un paysage et des pointes d’originalité qui détonnent en donnant du contraste pour ne pas en faire un simple truc BCBG.

Châteaux Bordeaux, par Corbeyran et Espé, chez Glénat

A. Le Chardon

Commentaires

1. Le samedi 11 octobre 2014, 08:55 par Yves Cadiou

Les douze BD dont vous nous avez parlé présentent toutes une couverture où la couleur orangée est dominante : on y voit majoritairement toutes les nuances allant du jaune au rouge ; au contraire les bleus et les verts sont rares, toujours très sombres, ou grisâtres.
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Savez-vous (ou un lecteur du Chardon sait-il) s'il y a une explication rationnelle à cette uniformité ? Peut-être une volonté de se différencier des Schtroumpfs, de Gaston ou d'Astérix. En peu de mots : pour faire sérieux.
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C'est avec Yoko Tsuno, première héroïne de BD, qu'on a commencé à voir apparaître la dominante orangée. C'était dans les années quatre-vingts, si je me rappelle bien.
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Dans les années cinquante (c'est-à-dire avant les Schtroumpfs, Gaston, Astérix) l'orangé plus ou moins foncé était utilisé pour faire des dessins monochromes, un peu plus agréables que le noir-et-blanc. Mais le motif de cette pratique était matériel : l'époque était pauvre et l'imprimerie moins performante qu'aujourd'hui.
Aujourd'hui, il y a sûrement une autre explication à cette étonnante uniformité.

ALC : intéressante remarque. Non, je ne sais pas, je n'avais même pas remarqué. J'observerai, la prochaine fois que j'irai à mon détaillant...

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